BREF HISTORIQUE DU TAI JITSU ET NIHON TAI JITSU
Par Roland HERNAEZ fondateur du système ou méthode
Janvier 2015
En 1951 débuta pour moi la grande aventure du Budo, d’abord par le Judo, puis quelques années plus tard, par la découverte de plusieurs disciplines martiales peu connues en Europe : je parle du Karaté-do, du Kendo, de l’Aïkido et du Tai-Jitsu.
J’ai eu la chance de rencontrer et de suivre des maîtres exceptionnels : les maîtres Mikinosuke KAWAISHI en Judo-Jujutsu, Luc LEVANNIER en Judo, Henry PLEE en Karaté-do, et Jim ALCHEIK en Aïkido et Tai Jitsu. Jeune professeur de Judo et Ju-Jutsu (Jiu-Jitsu à l’époque), j’ai tout de suite été conquis par ces nouveaux Budo, enfin nouveaux pour l’Europe ! J’ai suivi jusqu’à leurs morts les Sensei qui ont marqué ma vie : Mikinosuke KAWAISHI et Jim ALCHEIK. J’ai également une pensée émue pour le regretté Henry PLEE, ami et professeur qui m’a fait découvrir le Karaté-do ; à noter que la première association s’appelait Fédération Française de Boxe Libre et Karaté et était basée rue de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris.
En même temps fut créée la F.F.A.T.K en 1957 : Fédération Française d’Aïkido, Tai Jitsu et Kendo, présidée par Monsieur BLANC et avec pour Directeur Technique, Jim ALCHEIK. Le sigle F.F.A.T.K fut aussi à la même époque celui d’une importante association de Judo : Fédération Française des Amateurs des Techniques du Kodokan.
Rapidement, j’ai fait partie de la Commission Technique et bien que pratiquant assidument l’Aïkido et le Karaté-do, j’ai été très intéressé par l’étude du Tai Jitsu. A cette époque, fin des années 50 / début des années 60, le Tai Jitsu était une école de Jujutsu imprégnée de la technique et de l’esprit de son maître, Minoru MOCHIZUKI. Ces arts martiaux occupaient une grande partie de mon existence et l’enthousiasme des débuts n’a jamais faibli durant toute ma vie.
Après le décès de mon professeur et ami Jim ALCHEIK en 1962, j’ai continué l’Aïkido – méthode Yoseikan avec Hiroo, fils du maître Minoru MOCHIZUKI, à qui je rends hommage pour sa technique et sa gentillesse, ainsi que pour ce qu’il a apporté aux Budo par ses recherches personnelles.
Mon travail de recherche dans le domaine du Jujutsu m’a quant à moi conduit au fil des années, non pas à changer les techniques, mais à créer un nouveau système logique et pédagogique dans l’étude et la progression du Tai Jitsu, et ceci dans les différents clubs où j’enseignais alors : SAINT GERMAIN en LAYE, BOULOGNE BILLANCOURT, LE CHESNAY et RUEIL MALMAISON. Mes clubs ainsi que ceux d’anciens élèves se regroupèrent dans l’association BUDO ACADEMIE en 1966.
Le temps passe … et nous arrivons en 1972. J’ai eu avec mes deux assistants, le privilège d’être reçu en stage dans le propre dojo du maître MINORU MOCHIZUKI à SHIZUOKA (Japon). Je possède un document signé de sa main par lequel il me donna, à cette occasion, la délégation entière du Jujutsu de son école, ainsi que du Tai Jitsu. C’est ainsi que de retour du Japon, je crée le 9 décembre 1972 la Fédération Française de Tai-Jitsu dont le siège social se trouvait chez moi, à Rueil-Malmaison, en parallèle avec la Fédération Française de Shorinji-Kempo, dont je fus la première ceinture noire. Cette responsabilité que m’octroya maître Minoru MOCHIZUKI fut confirmée durant la journée qu’il passa chez moi quelques années après, puis dans son dojo au Japon avec les signatures de très hauts gradés japonais en différents Budo en 1985 et 1987.
Pour poursuivre l’historique, la Fédération Française de Tai-Jitsu devait devenir la première discipline associée du Karaté Français par la signature le 15 juin 1977 d’un protocole d’accord entre monsieur Jacques DELCOURT, président de la F.F.K.A.M.A et moi-même.
A la suite des stages de 1985 et 1987 au Japon, et sur proposition du maître Minoru MOCHIZUKI ainsi que de l’association des Experts en Budo Japonais, il fut décidé d’ajouter à Tai-Jitsu le préfixe Nihon pour marquer l’authenticité japonaise par rapport à l’évolution de la méthode : apport de nouveaux Kata, techniques ajoutées issues du Nihon Jujutsu, nouvelles formes de combat et randori (Goshin Shobu et San Jyu Kumite). Je tiens à rappeler que la méthode fut entièrement mise au point par mes soins (seul le 3ème KATA de base fut préparé par un de mes adjoints de l’époque).
Le nom Tai Jitsu a donc été changé en 1985 pour devenir Nihon Tai-Jitsu. La méthode technique et pédagogique forme un Rokukyo, c’est-à-dire une composante de six éléments ou principes :
1. Les éducatifs et Te Hodoki (Tai-sabaki, esquives/parades, déplacements)
2. Les techniques de base composées de 4 séries de 8 techniques chacune : ATEMI – LUXATIONS – PROJECTIONS – ETRANGLEMENTS/SUTEMI
3. Les Kata spécifiques de Nihon Tai-Jitsu (3 kata seul, 6 kata avec partenaire(s) et 2 kata enfants (Kodomo) et de Nihon Jujutsu (4 kata), soit un total jusqu’au 4ème Dan de 15 kata dont 12 avec partenaire(s)
4. La self-défense (Jujutsu)
5. Le Randori/Shai (Combat)
6. Les Kuatsu traditionnels et l’historique du Budo Japonais.
Roland HERNAEZ
Fondateur de la méthode Nihon Tai Jitsu